Lors d’une allocution prononcée depuis la roseraie de la Maison-Blanche, le président Donald Trump a dévoilé une nouvelle salve de tarifs douaniers visant de nombreux partenaires commerciaux des États-Unis. Présentée comme une réponse « réciproque » aux barrières tarifaires et non tarifaires imposées par d’autres pays, cette mesure a pour objectif, selon Trump, de renforcer la production nationale et de créer davantage d’emplois sur le sol américain.

Le président a d’emblée reconnu que ces tarifs, qu’il qualifie de « réciproques », ne seraient « pas pleinement » à la hauteur de ceux imposés par les partenaires commerciaux. Toutefois, il assure qu’ils prendront en compte « le taux combiné de tous les tarifs, barrières non monétaires et autres formes de tricherie » imposés aux exportations américaines.
Trump s’est félicité de ce qu’il appelle « l’âge d’or de l’Amérique », qu’il voit comme l’avènement d’une ère de prospérité marquée par la relance de la production intérieure et la création de nouveaux emplois. « Nous allons supercharger notre base industrielle, ouvrir les marchés étrangers et briser les barrières au commerce », a-t-il martelé, tout en soutenant que le renforcement de la production locale contribuerait à une meilleure concurrence et à la baisse des prix pour les consommateurs.
Entrée en vigueur d’une hausse tarifaire dès le 5 avril
Tarif de base de 10 % : il s’appliquera à partir du 5 avril sur divers biens importés.
Nouveaux tarifs réciproques : ils entreront en vigueur le 9 avril et concerneront « environ 60 pays ».
Parmi les plus notables :
20 % sur toutes les importations en provenance de l’Union européenne
25 % sur celles venant de la Corée du Sud
26 % sur celles venant de l’Inde
34 % sur celles de la Chine et de Taïwan
Trump a également confirmé l’instauration de droits de douane de 25 % sur les automobiles importées dès jeudi à 00h01.Il a insisté sur le fait que les entreprises américaines « n’ont pas les mêmes droits à l’étranger » que les sociétés étrangères aux États-Unis. Selon lui, cette mesure vise donc à rétablir l’équilibre en dépit du fait qu’il ne s’agisse pas d’une réciprocité parfaite.« Auto tariffs » étendus aux ordinateurs et pièces détachéesDans le détail, l’administration Trump inclut sous l’étiquette
« auto tariffs » plusieurs catégories de produits qui vont bien au-delà de l’automobile et des pièces détachées. Ainsi, selon une dépêche de Reuters, les ordinateurs (y compris les ordinateurs portables et de bureau) seront frappés d’un tarif de 25 %. Cela concerne un volume d’importations évalué à 138,5 milliards de dollars en 2024, selon les données reprises par l’agence de presse.
Les pièces concernées comprennent notamment :
Les pneumatiques
Les moteurs
Les transmissions
Les batteries lithium-ion
La liste, publiée au Federal Register, serait très complète et ne prévoit que de rares exceptions. Certains observateurs n’excluent pas la possibilité d’erreurs ou de modifications de dernière minute, vu l’ampleur des produits concernés.
Ce dernier développement vis-à-vis de l’automobile et aux ordinateurs est une véritable surprise qui a impacté le marché.
Réactions sur les marchés et perspectivesLa réaction des marchés a été immédiate : le dollar a bondi tandis que les actifs plus risqués ont reculé. L’euro, qui avait touché brièvement 1,0920 dollar, est repassé sous le seuil de 1,0820 après l’annonce. Les investisseurs s’inquiètent d’un éventuel ralentissement de l’économie mondiale, qui pourrait résulter d’une escalade tarifaire.
Les contrats futures affichent une baisse des indices américains, dont le futures sur le S&P 500 en baisse de -1,7 % et encore sous pression baissière.
Pour sa part, Donald Trump assure que ces mesures stimuleront la production et l’emploi aux États-Unis. « Les usines et les emplois vont revenir à toute vitesse », s’est-il félicité, estimant que ces tarifs enverront un signal clair à tous les pays qui maintiennent encore des barrières jugées injustes par Washington.
Conclusion
Ces nouvelles annonces marquent une nette intensification de la politique commerciale restrictive de l’administration Trump. Alors que certains y voient un moyen de rééquilibrer les échanges et de dynamiser l’emploi manufacturier aux États-Unis, d’autres redoutent une hausse des coûts de production, un renchérissement des prix pour les consommateurs et des représailles de la part des partenaires commerciaux touchés. À mesure que les dates d’application approchent (5 et 9 avril), l’attention se porte désormais sur la réaction des gouvernements étrangers et sur d’éventuels gestes d’apaisement de dernière minute.
Le marché sera chaud les jours à venir